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L’ail des ours

Ail des ours : ne ratez pas votre détox sauvage d’avril..

Car peu de gens le savent, mais cette plante n’est pas seulement une aromatique de premier choix, elle est aussi au cœur de la pharmacopée traditionnelle occidentale.

Ours, Celtes et scientifiques tombent d’accord.

C’est rare qu’une plante fasse l’unanimité auprès des scientifiques et des anciens.
Mais pour l’ail des ours, on dirait que tous ceux qui l’étudient ou l’utilisent sont d’accord sur ses vertus purificatrices.
À commencer par les animaux : on raconte qu’au printemps, après l’hibernation, les ours consomment ses feuilles pour se purger. C’est d’ailleurs cela qui aurait donné son nom à l’ail des ours.
Il s’agit peut-être d’une légende… mais ce qui est prouvé, en revanche, c’est que les hommes du Néolithique consommaient déjà l’ail des ours il y a plus de 3600 ans.

En étudiant les diagrammes polliniques des herbacées sur le site néolithique de Clairvaux, des scientifiques ont retrouvé des traces importantes d’ail des ours, parfois en plus grandes quantités que les céréales ! Pour les archéologues, il est probable que nos ancêtres en consommaient beaucoup, y compris après la floraison de celui-ci.

Par la suite, l’ail des ours a été utilisé par les Grecs, les Celtes et les Germains comme plante purifiante. Dioscorides, le médecin grec, faisait mention de ses propriétés détoxifiantes en 50 après J.-C.
Au Moyen-âge, on disait de cette plante qu’elle avait des pouvoirs puissants, presque magiques.
Les femmes enceintes en remplissaient leurs poches pour protéger l’enfant à naître. On le jetait dans l’eau pour la purifier.
Pour eux, l’ail des ours était encore plus puissant que l’ail cultivé.
L’usage médicinal de l’ail des ours est encore très largement reconnu en Europe de l’Est, où sont menées depuis plus de 20 ans de nombreuses études pour faire reconnaître ses bienfaits.

On lui attribue des bienfaits dans la prévention de l’hypertension, de certaines tumeurs ou encore du vieillissement.

On parle beaucoup moins de son cousin « sauvage », alors que ces dernières années, plus de 84 études scientifiques ont été menées sur lui, avec des résultats stupéfiants.

D’ailleurs une importante étude parue en 2021 a comparé les différentes espèces d’ail en passant en revue toute la littérature scientifique sur cette grande famille de plantes.

Elle a montré que l’ail des ours n’avait rien à envier aux gousses de culture.

Les auteurs lui ont trouvé un nombre incalculable de principes actifs : allicine, quercétine, soufre, caroténoïdes, phénols, acide coumarique, kaempferol… faisant de lui un puissant antioxydant aux propriétés multiples.

Quelques conseils pour les amateurs de cueillette

Aujourd’hui, la consommation de l’ail des ours s’est beaucoup développée et on n’en trouve de plus en plus dans les marchés ou dans les magasins bio.
Mais si vous habitez près d’une forêt, vous pouvez aussi le cueillir vous-même. Il tapisse généreusement les bois ombragés, au bord des rivières et dans les zones humides, si bien qu’il est facile d’en ramasser un bon sac sans risquer de mettre en péril sa population.
La cueillette est une activité ressourçante, gratifiante et qui permet de se nourrir gratuitement.
Voici quelques conseils du spécialiste de cueillette sauvage Michaël Berthoud, pour cueillir votre ail des ours en toute sérénité :

  • Les jeunes feuilles ont une forme de lance qui s’arrondissent en grandissant. Elles n’ont pas de poils et sont plutôt molles. La plante émet une odeur d’ail caractéristique quand vous la froissez entre vos doigts
  • L’ail des ours possède des fleurs blanches, munies de six pétales blancs et réunies en ombelles, qui fleurissent entre avril et juin.
  • La plante pousse dans les forêts humides, à partir du mois de mars, souvent au bord des rivières et peut recouvrir le sol sur des dizaines de mètres.

L’ail des ours a des feuilles regroupées souvent par deux, luisantes dessus et mates dessous. La nervure principale, au milieu de la feuille, est saillante dessous.

Risques de confusion

Michaël Berthoud mentionne 3 plantes qu’on peut confondre avec l’ail des ours et vous propose des critères pour bien les différencier :

  • Le colchique d’automne (Colchicum autumnalea des feuilles plus épaisses et rigides, leur bout est arrondi ; n’ayant pas de tige (pétiole), elles partent directement du sol. Le colchique pousse en milieu ouvert. Prenez donc garde en lisière de forêt, où les milieux des deux plantes peuvent se chevaucher.

  • Le muguet de mai (Convallaria majalis) pousse également en forêt. Il a cependant des feuilles plus charnues et rigides qui apparaissent plus tard. Ses fleurs en grappe sont facilement reconnaissables et fleurissent au mois de mai. Le risque existe donc avant leur floraison.
  • L’arum tacheté (Arum maculatum) pousse dans le même milieu. Cependant, les nervures de l’ail des ours sont parallèles, alors que celles de l’arum forment un réseau.

  • La feuille de l’ail des ours est la seule à posséder une tige semi-cylindrique, présentant deux angles à la coupe. Les tiges de muguet et de colchique sont cylindriques, rondes à la coupe.

On a tendance à l’oublier, mais la cueillette faisait partie intégrante du métier d’herboriste, métier malheureusement en voie de disparition.

 

 

 

 

4 Commentaires

  1. col

    Et quand on a la chance de se promener en forêt et de ramasser l’ail des ours , c’est génial , merci Eliane……..

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  2. Descotes aleth

    De plus en plus dans le commerce, l’ail des ours se retrouve dans certaines spécialités culinaires.
    Grand merci pour ces informations. Mais ATTENTION au muguet !!

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  3. Renée

    L’ail des ours, quel délice!
    Merci André pour le rappel!

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  4. El aouadi Marie Claude

    Merci pour toutes ces informations très précieuses sur l’ail des ours

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