Les Naturiales – Le blog

UN ARBRE OUBLIE : LE CORMIER

Le CORMIER ferait “merveilles” dans nos jardins ou en lisière d’une haie nouvellement plantée.
Majestueux par son port, gracieux tout l’été par son feuillage caduc, superbe au printemps par ses fleurs mellifères et délicieux à l’automne par ses fruits blets, le CORMIER a beaucoup été cultivé par le passé.
Il ne doit en aucun cas être confondu avec le pommier même si ses fruits lui ressemblent un peu, du moins visuellement. Le CORMIER est un Sorbus, alors que le pommier est un Malus. Donc rien à voir !

Originaire du Bassin méditerranéen, sa richesse en tannin est utilisée pour soigner les diarrhées dès la plus haute Antiquité. Cette même richesse sera utilisée pour clarifier le vin ou le cidre. Les Romains cuisent les CORMES dans du vin ou les sèchent au soleil. De Charlemagne jusqu’à la révolution industrielle les CORMIERS ont largement figuré dans les vergers. Même si c’était une source précieuse en cas de disette, la principale raison de cet engouement, n’est ni la beauté de l’arbre, ni l’attrait des fruits mais son bois qui est plus dur que celui du chêne tout en ayant un grain fin. En outre, il est souple et facile à travailler. Jusqu’à l’essor de l’époque industriel, on le retrouve dans les proues de bateau, les instruments de musique, l’ébénisterie précieuse. La fabrication de nombreuses pièces d’usures comme les rabots, les dents des engrenages des moulins, les vis de pressoirs, les tonneaux ou les mandrins de sellerie lui doivent leur résistance et leur longévité.

Son nom est actuellement encore porté par un voisin, par un chemin parcourant la campagne et par de nombreux villages. Près d’Eveux, en 1986, un grand CORMIER a été replanté au cœur du village du même nom.
Aujourd’hui oublié et souvent méconnu, cet arbre croit pourtant spontanément dans les bois de nombreuses régions françaises. Autrefois cultivé comme essence fruitière, il s’avère très rustique, accepte tous les sols, ne craint ni gel, ni sécheresse. De croissance très lente, le CORMIER atteint une hauteur de 20 m et peut vivre 500 ans.
En mai-juin, il se couvre d’une multitude de petites fleurs blanches réunies en corymbes fournies, mellifères et parfumées. Elles laissent place, en été, à des grappes de fruits. Ces petites CORMES ou sorbes en forme de pomme ou de poire selon les arbres font croire à des pommes ou des poires sauvages mais tant qu’elles ne sont pas blettes elles sont alors absolument immangeables. Il faut attendre qu’elles brunissent et tombent au sol pour se régaler. On peut alors les conserver au frais une semaine, les transformer en confiture, les mettre à fermenter pour obtenir une des plus anciennes boissons alcoolisées, ou même les distiller pour obtenir une eau de vie.

Au cas où vous découvriez un CORMIER séculaire, et que vous preniez l’option de priver les merles et autres oiseaux d’une partie de la récolte, voici une petite recette de confiture :
Versez, dans une bassine à confiture, des CORMES BLETTES.
Recouvrez d’eau et menez le tout à ébullition.
À partir de celle-ci, maintenez la cuisson pendant 5’.
Passez ensuite les fruits dans un moulin à légumes, grille moyenne, afin d’éliminer les peaux et pépins. Pesez la pulpe obtenue et mêlez-la au sucre (à raison de 750 g pour 1 kg de purée).
Délayez éventuellement avec quelques cuillères d’eau si vous trouvez la pulpe trop épaisse.
Faites cuire une vingtaine de minutes ; Mettre en pots et refermerez hermétiquement.
Cette confiture charme par sa texture très onctueuse. Elle a l’étonnante originalité de présenter la même saveur que celle des fruits crus. Mais n’hésitez pas à faire varier sa saveur en lui ajoutant des zestes de citron ou d’orange, de la vanille, de la cannelle…

 

 

1 Commentaire

  1. Renée guyot

    Super l’article sur le cormier. Merci , j’aurai encore appris qch aujourd’hui !

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