Les Naturiales – Le blog

La manufacture de Digoin

La manufacture de Digoin est une entreprise artisanale qui existe depuis 1875, nichée au cœur de “la vallée de la céramique” entre Digoin et Paray-Le-Monial au bord du canal du centre en Bourgogne. Elle a connu plusieurs périodes de faillites et a été finalement reprise en 2014 par Corinne Jourdain. Aujourd’hui, c’est une des rares manufactures françaises qui perpétuent la fabrication artisanale d’objets culinaires en grès.

Le grès est une céramique constituée d’une terre argileuse, à forte teneur en silice, appelée argile grésante. Parfois l’ajout d’un dégraissant (sable) est nécessaire pour en diminuer la plasticité. On utilise des argiles colorées ou non et des pâtes élaborées contenant kaolin, feldspath, chamotte, silice.

La recherche des couleurs d’émaux

Le filtre-presse permet d’extraire l’eau de la pâte de grès pour en faire des galettes.

Le coulage et le calibrage des pièces.

Le séchage des pièces est une étape importante. Il faut veiller à ce que la pièce sèche lentement ou en tout cas uniformément et complètement. L’eau résiduelle de l’argile doit s’évaporer entièrement.
Le temps de séchage dépend de plusieurs éléments : le type d’argile, l’épaisseur de la pièce, la température extérieure et le taux d’humidité de l’air ambiant. Il est difficile de prévoir le temps exact nécessaire au séchage. L’œil averti que l’artisan pose sur ses pièces sait le déceler et la main du potier à travers le toucher de la pièce permet de s’en assurer.

Après séchage final des pièces, il est procédé à une première cuisson dite de “dégourdi” (celle-ci est parfois abusivement appelée “biscuit”). Les pièces sont débarrassées de toute l’eau résiduelle. Un retrait peut être observé. A l’issue de cette étape, nous défournons les “tessons” : l’argile a été transformé en “céramique” de façon définitive.
Après la première cuisson, l’émail va être appliqué sur le tesson. L’émail est constitué de différentes poudres de matières premières : feldspath, silice, kaolin, talc et craie. Les quantités et origines des matières premières vont constituer la nature de l’émail, sa brillance, son état (bulleux ou fondant) et donc son rendu final.
A cette base d’émail, il est également ajouté différents minéraux, oxydes et carbonates. Chaque minéral ou oxyde va aider à modifier la couleur finale de la pièce.
Le bain d’émail est constitué de poudre en dispersion dans de l’eau. Lorsque l’émail est appliqué sur la pièce, l’eau s’évapore et il se dépose une fine couche de poudre sur la pièce. Cette fine couche de poudre va se transformer au cours de la cuisson en une matière unique, l’émail.
L’émail n’est pas de la peinture. L’émail est le résultat de transformations physiques et chimiques qui ont lieu dans le four lors de la cuisson. Ces matières premières s’imbriquent entre elles sous formes de réseaux cristallins et sont intrinsèquement liées au tesson.

Une seconde cuisson est alors réalisée pour obtenir la pièce émaillée. Lors de cette seconde cuisson dite de “haute température”, l’ensemble des composants utilisés dans l’émail va subir des transformations chimiques et des transformations physiques dans le four.

Cette fois-ci, le four monte à une température avoisinant les 1280°C pour obtenir une cuisson adéquate au grès. A l’issue de cette cuisson, les pièces sont recouvertes d’un émail et sont enfin finies et prêtes à rejoindre votre quotidien.

 

1 Commentaire

  1. Bourit Xiane

    Merci pour ce compte rendu détaillé qui nous a remis en tête toutes les étapes de la fabrication de ces belles céramiques .
    Nous nous sommes promis d’y retourner pour acquérir de belles jarres de terrasse puisqu’elles ne sont pas gélives.

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *