Lors de leur conférence le dimanche 8 octobre aux Naturiales d’Automne, Nicole et Christian Segaud nous ont présenté des blobs vivants en boîte de Pétri présentant différentes phases de leur développement, ainsi que des vidéos en images accélérées montrant comment ils croissent, où ils recherchent leur nourriture, où ils explorent le labyrinthe.
Qu’est-ce que le blob : un animal ou un végétal ?
Le blob, c’est un organisme unicellulaire qui appartient à la classe des myxomycètes : ce qui signifie « champignons gluants ». Ce micro-organisme est facile à cultiver sur de la gélose humide et des flocons d’avoine. Il est observable à l’œil nu. Il est utilisé comme organisme modèle pour de nombreuses études car il est capable de recueillir de l’information et de la restituer.
Les blobs sont présents sur toute la planète : déserts, tropiques, forêts tempérées …, s’ils sont à l’abri de la lumière et de la sécheresse.
Le blob a tout pour exciter la curiosité des biologistes. Il rampe, dévore tout sur son passage, dispose de 750 types sexuels et peut atteindre la taille de 10 m2 en laboratoire. Bien que dépourvu de cerveau, il est capable d’apprendre et même d’enseigner. Et son comportement varie selon son origine géographique ! Si son mode de reproduction ressemble à celui des champignons (il disperse ses spores dans la nature), sa façon de se nourrir est typiquement animale : c’est un prédateur qui pratique la phagocytose, c’est-à-dire qu’il engouffre sa nourriture. Mais alors que le champignon ne mange que par absorption de micros-éléments, le blob peut ingurgiter des bactéries, se délecte de champignons et, en laboratoire, raffole de flocons d’avoine.
Une cellule capable d’apprendre.
Dans sa façon de manger et de ramper, le blob est proche d’un animal. Mais ses pigments cellulaires jaunes et roses le rapprochent des plantes. Même son génome laisse les généticiens perplexes. Outre le fait qu’ils présentent de nombreuses caractéristiques de cellules animales, les gènes de physarum polycephalum traduisent un organisme d’une complexité moléculaire inégalée au sein des unicellulaires.
Des veines partagent les informations.
Le physarum polycephalum peut transmettre ses connaissances par simple fusion avec un homologue inexpérimenté. Les scientifiques ont rassemblé 2000 blobs dits « habitués », entraînés à ignorer leur aversion pour le sel, et 2000 blobs dits « naïfs », puis effectuer diverses combinaisons naïfs/habitués : dès qu’il y avait un habitué dans le lot, les autres savaient.
Comment l’information est-elle partagée entre les blobs ? Grâce à une sorte de veine se formant trois heures après la fusion de deux blobs. Au sein de sa cellule multinucléique, le blob est parcouru par un réseau de veines dans lequel circule le cytoplasme contenant les nutriments. En début de fusion, il y a juste un partage de cytoplasme. Puis, d’un seul coup, on voit nettement une veine apparaître. D’ailleurs, il n’y a pas de partage de l’information si les blobs sont séparés avant la formation de la veine.
S’il ressemble à une plante, se nourrit comme un animal et se reproduit comme un champignon, le blob n’appartient pourtant à aucune de ces catégories.
Bravo,
Je te conseille d’en envoyer un bout de chaque à AUDREY DUSSOUTOUR qui s’occupe du Blob au CNRS de Toulouse.
Elle pourra les identifier car il y en a beaucoup de sorte. Avec un peu de chance ce sera des nouvelles souches.
Si pendant le voyage, ils manquent un peu d’eau et de nourriture, ils s’endormiront un peu.
Encore bravo
Michèle
Je viens de découvrir 2 blobs dans des pots extérieurs d’althéas!
Qu’est-ce que je dois faire?
Peut-être que Michèle a une idée?
Merci d’avance!
Renée
Superbe, très intéressant merci !